Siméon, quand l’espérance devient réalité

25 Or il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit saint était sur lui.
26 Le Saint-Esprit lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie du Seigneur.
27 Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et quand les parents amenèrent le petit enfant Jésus pour accomplir à son sujet ce que prescrivait la loi,
28 il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit :
29 « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, conformément à ta promesse,
30 car mes yeux ont vu ton salut,
31 salut que tu as préparé devant tous les peuples,
La prophétie de Siméon
32 lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, ton peuple. »
33 Joseph et la mère [de Jésus] étaient émerveillés de ce qu’on disait de lui.
34 Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël et à devenir un signe qui provoquera la contradiction
(Luc 2).

Jérusalem, autour de l’an zéro. Les romains occupent la nation juive conquise par Pompée 63 années plus tôt. Hérode le Grand, homme autoritaire et sanguinaire, règne en maître dans la Judée. C’est dans ce contexte géopolitique qu’un vieillard, nommé Siméon, attend patiemment une promesse, celle qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ. Qui est Siméon ? Le texte biblique ne dit pas grand chose sur lui, d’autant que seul l’évangile de Luc mentionne cet épisode. Mais ce que nous savons de lui suffit à nous faire réaliser qui était cet homme car il est dit de lui qu’il était juste et pieux.

Ce jours-là Siméon se rend au temple poussé par l’Esprit de Dieu. Il sait au fond de lui-même que quelque chose va s’y passer. Il attend la consolation d’Israël. Il doit être d’autant plus attentif que quelques mois plus tôt, Zacharie, le père de Jean Baptiste alors âge de trois mois, avait été atteint de mutisme, lequel fut envoyé par Dieu lui-même à cause de son incrédulité. Les témoins de la scène, et si Siméon n’était pas présent ce jour là, il en a forcément entendu parlé, ne sont pas restés insensibles à ce miracle qui s’est passé au moment où Zacharie était en service dans le lieu saint. Pendant neuf mois, cet homme n’a pas pu dire un mot !

Lorsque Siméon se trouve dans le temple, il voit venir un couple avec un bébé dans les bras de sa mère. Jésus qui a huit jours seulement dans les bras de ses parents viennent accomplir ce que la loi ordonnait, à savoir la circoncision. Et c’est en prenant le bébé dans ses bras que le vieillard, dont le nom signifie « exaucement », discerne la réalisation de la promesse qu’il attend depuis des années. C’est pour cela qu’il dit : – mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé avant tous les peuples. Malgré la blancheur de ses cheveux, la fatigue due à son âge avancé, son regard spirituel reste vif. Il discerne l’heure de Dieu planifiée dès avant la fondation du monde.Alors le coeur de Siméon déborde de joie et de louange envers Celui qui a tenu sa promesse. Combien l’église a besoin aujourd’hui et peut-être plus que jamais en ces temps particuliers et difficiles, de Siméon rempli et à l’écoute de l’Esprit de Dieu, pour discerner ce qui doit encore s’accomplir avant le retour de Jésus. Et être dans la veille et la prière, comme demandé par Jésus lui-même.

La courte prophétie que donne Siméon introduit dans ce passage une note tragique qui contraste avec l’atmosphère de joie. En effet, paradoxalement, ce bébé, l’envoyé de Dieu, recevra un accueil mitigé de la part de son propre peuple. Oui il sera un signe de contradiction. Il sera rejeté comme l’écrit Jean au début de son évangile : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn.1.11). Jésus lui-même affirmera à plusieurs reprises qu’il n’est pas venu apporter la paix, mais l’épée. Cette haine envers lui et en particulière à cause de son message qui ne sera pas accepté par la plupart de ses concitoyens, conduira ses détracteurs à le faire mourir. Mais mystère de Dieu, car c’est face à la croix que les pensées du coeur des hommes vont se dévoiler, selon la foi ou l’incrédulité, l’amour ou la haine à l’égard du crucifié.

Mes yeux ont vu ton salut affirmait Siméon. Pouvez-vous en dire autant ? Avez vous vu et reconnu qui est ce véritable bébé dont on a fêté une fois de plus son anniversaire ? Avez-vous vu, avec le regard de la foi, ce petit enfant comme l’envoyé de Dieu ? Car  » tous ceux qui l’ont acceptée, tous ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu, puisqu’ils sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d’un mari, mais qu’ils sont nés de Dieu » (Jn.1.12).

C’est pourquoi aujourd’hui, tous les enfants de Dieu, attendent, comme l’a fait Siméon en son temps, la consolation de Dieu. Celle-ci sera effective lorsque l’Eglise sera enlevée et que Jésus sera revenu. Car Si Jésus a consolé une première fois en réconciliant les hommes avec Dieu leur Créateur par le pardon des péchés, il le fera une seconde fois d’après les écritures selon cette promesse que nous attendons : « J’entendis une voix forte venant du ciel qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera leur Dieu]. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu. » Celui qui était assis sur le trône dit : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Il ajouta : « Ecris cela, car ces paroles sont dignes de confiance et vraies. » Puis il me dit : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai à boire gratuitement de la source de l’eau de la vie. Le vainqueur recevra cet héritage, je serai son Dieu et il sera mon fils » (Ap.21.3-7).

L’affirmation de Siméon : « mes yeux ont vu ton salut », ne résonne t-elle pas comme un apaisement certain ? Enfin, ce vieillard peut mourir tranquille. C’est pourquoi, nous qui avons aussi vu le salut de Dieu en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, nous pouvons, nous devons vivre et rester en paix quoi qu’il arrive sur ce monde et reprendre en coeur avec les anges : « Gloire à Dieu dans les lieux très-haut, et paix sur la terre parmi les hommes de bonnes volontés » (Lc.2.14).

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