La louange

Lecture du Ps.150
Jésus a dit que “C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle” . Je ne peux en effet exprimer avec ma bouche que ce que j’ai sur le cœur. La louange ne fait pas exception à cette logique. Retenons encore ce passage tiré des Psaumes : « Tu sièges au milieu des louanges d’Israël ».
La louange est une réaction physique visible et audible d’un sentiment intérieur profond, engendré par un ou plusieurs motifs. La bonne et vraie louange ne se commande pas mais elle se nourrit de la présence de Dieu, qui conduit petit à petit l’homme à s’approcher de Lui. Et cette approche enrichit ma louange. Attention donc, à ce que les années de vie chrétienne n’altèrent pas cette communion avec Dieu, car de cette communion dépend la manifestation de Sa gloire dans notre vie, devenu son Temple, sa demeure par le Saint-Esprit.
Dieu est grand et Saint. Nous ne pouvons pas rester insensible à cela si nous sommes passés par la repentance et la nouvelle naissance. Oui si nous avons compris et accepté son oeuvre en Jésus-Christ, sa gloire seule devient sujet de louange. Du matin, quand je m’éveille, au soir quand je m’endors, j’ai déjà des sujets de louange si mon cœur sait être sensible à l’action du Saint-Esprit. “Chantez la gloire de son nom, célébrez sa gloire par vos louanges…toute la terre t’adore et chante en ton honneur; elle chante ton nom” Ps.66:4 Ce verset nous indique que la louange exprime notre admiration devant la grandeur de Dieu. Lorsque nous le louons, nous lui exprimons ce que nous savons de lui. Et ce sont ses qualités que nous mettons en avant, son amour, sa fidélité, son omniscience, son omnipotence, sa souveraineté, etc.
La louange est aussi, quelque part, l’aboutissement de mon amour pour le Seigneur ; “Chantez à l’Eternel vous qui l’aimez, célébrez par vos louanges sa sainteté” Ps.30:5. Aimer Dieu comme il le demande: “de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée” est une source inépuisable de louange. Celui qui n’aime pas Dieu ne peut pas le louer. Mais je m’empresse de préciser que celui qui ne loue pas Dieu ne doit pas en conclure trop vite qu’il n’aime pas Dieu. Il y a parfois des jours où la dureté de la vie, l’âpreté des épreuves m’éloignent de la louange. Et le fait même de venir au culte et d’entendre les frères et les sœurs louer Dieu peut même devenir insupportable. Il s’agira alors de ne pas culpabiliser mais de repasser dans son cœur les bénédictions passées de manière à être toujours sollicité et poussé à la louange, même si elle est timide ou plus intériorisée. Sachez seulement que les épreuves du moment deviendront demain des sources de joie et de louange à leurs tours…. et ce mystère est grand !…

Est-il nécessaire, enfin, de rappeler que la louange n’est pas une mise en condition. Elle n’est pas destinée à nous préparer à rencontrer Dieu: elle est la conséquence de mon intimité quotidienne avec mon Sauveur et Seigneur.
Il est vrai qu’un cadre esthétique, une musique adaptée peuvent être une aide certaine mais pas indispensable. En effet, la louange n’est pas le produit de sentiments influencés par une atmosphère favorable, encore moins l’expression d’une religiosité humaine. Elle est notre réponse à la révélation que Dieu nous donne de lui-même dans sa Parole rendue vivante par le Saint-Esprit. Un temps de louange ne consiste donc pas en une addition en vrac, de cantiques, comme si l’on voulait ou devait « passer le temps ».
La louange ne doit donc pas devenir l’arbre qui cache la forêt. Que de chrétiens louent Dieu des lèvres alors qu’ils devraient se repentir. Elle ne doit pas être le manteau qui cache nos fautes, qui masque nos désobéissances car elle deviendrait alors « apparence de piété mais reniant ce qui en fait la force ». C’est oublier un peu vite, comme l’écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux que « notre Dieu est aussi un feu dévorant ». Nous n’avons pas le droit de louer Dieu là où nous devons lui demander pardon ou nous mettre en règle avec les hommes.
La louange n’est pas une panacée investie de toutes les vertus ; ou alors elle n’est pas la louange que Dieu apprécie.

Je ne veux pas terminer sans dire un mot sur le silence.
Certes, nous souhaitons que nos cultes soient vivants. Et qui dit vivant sous entend souvent abondance de paroles, flot de chants. Le silence est considéré comme indice de mort. – Ah, cette communauté n’est pas réveillée; il y avait trop de silences au culte ce matin, pas assez d’ambiance ! Mais ceci n’est que le critère humain. Et si le silence pouvait être autre chose qu’un temps mort: un temps habité par l’Esprit, fait d’écoute et de rencontre…. N’ayons pas peur du silence!!! Ce temps est indispensable pour que nous ayons le temps de laisser creuser en nous les paroles de Dieu entendues. “L’Eternel est dans son Saint Temple, que toute la terre fasse silence devant lui”
Je crois que le silence effraie parce que nous le considérons comme une menace à notre intimité. Il fait peur parce qu’il nous laisse face à nous-mêmes. Et nous n’avons peut-être pas envie de laisser le temps au Seigneur de nous faire voir ce que nous sommes réellement… et surtout ce qui ne le glorifie pas dans notre vie. Réfléchissons sérieusement à cela et agissons sans tarder ; soyons vrais et honnêtes envers nous-mêmes d’une part, et envers Dieu d’autre part.

«Mon bonheur à moi, c’est d’être toujours près de Dieu. Oui, j’ai placé dans le Seigneur, dans l’Eternel, mon sûr refuge, et je raconterai ses oeuvres » Ps73 :28.

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