« Nous donc puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection » (Heb.12.1-2).
La liste des personnages de foi d’Heb. 11, est une longue chaîne humaine dans l’histoire. Mais les maillons de cette chaîne sont triés sur le volet. Et le point essentiel qu’il fallait trouver sur leur curriculum vitae était un mot de trois lettres : FOI.
L’auteur de l’épître aux Hébreux nous interpelle pour rappeler, si besoin en est, que nous ne sommes pas les premiers sur le chemin de la foi, que nous pouvons prendre pour modèle ceux qui nous ont précédés, que nous agissons en continuité soumis au même Esprit et que la source de leur foi est la même pour nous aujourd’hui. Mais il faut bien reconnaître que lorsque nous lisons tout ce qu’ont fait ces héros de la foi, notre propre foi est mise à rude épreuve. En effet, qu’aurai-je fait à la place d’Abraham à qui Dieu demande de sacrifier son fils ? de Moïse à qui Dieu demande d’aller chercher son peuple en Egypte ? de Daniel qui avait le choix entre continuer à prier son Dieu et mourir ou adorer le roi et vivre ? sans parler de tous ceux qui sont morts martyrs sans avoir obtenu ce qui leur avait été promis ? et de Paul qui, de persécutions en persécutions, obéit au Seigneur en annonçant l’évangile aux païens ?
Lire leur obéissance dans les pages de l’Ecriture peut être un véritable stimulant à notre foi d’aujourd’hui. Mais le revers de la médaille nous guette car la pensée pourrait bien nous effleurer de croire qu’ils n’étaient pas de la même trempe que nous. Ainsi nous pourrions nous laisser décourager en pensant que nous ne leur arriverons jamais à la cheville. Bien qu’ils aient été choisis et qualifiés par Dieu pour une tâche précise, il n’en reste pas moins qu’ils étaient des hommes à part entière avec leur faiblesse et leur péché, comme nous. Ces témoins de Dieu nous encouragent à entrer dans la course et devenir à notre tour des témoins. La foi qui nous anime aujourd’hui consiste à reconnaître qui est Celui en qui nous croyons : Jésus-Christ et ce qu’il a accompli par sa mort sur la croix pour nous avec l’envie pour ne pas dire la passion de le partager à cette génération. Nous devons toutefois faire attention à ne pas avoir foi à des structures, à des hommes ou en nos propres capacités intellectuelle et/ou financière. L’appel est donc clair et solennel :
« Courons dans la carrière qui nous est ouverte ayant les regards sur Jésus,
qui suscite la foi et la mène à le perfection ».
Courir en regardant à Jésus c’est là une attitude spirituelle d’un cœur qui cherche dans son exemple et dans son amour, la force et l’inspiration de sa vie. Le disciple n’est pas plus que la maître mais il agit comme le maître. Jésus est plus qu’un maître, il est aussi le berger ; celui qui conduit et dirige ; celui qui reprend et encourage. Regarder à Jésus c’est donc comprendre :
la foi qui l’animait
la force qui le soutenait
l’obéissance qui le caractérisait
Le christianisme n’est pas l’assimilation ni l’acceptation de certains principes et faits ; le christianisme c’est d’abord une relation. C’est pourquoi, le croyant converti et né de nouveau, ne peut pas se contenter d’une foi où le Seigneur s’est révélé A lui, mais il faut qu’il laisse le Seigneur se révéler EN lui.
Et nous deviendrons ce que nous sommes appelés à être uniquement lorsque Jésus et sa gloire seront au centre de notre attention. Nous serons alors transformés parce que nous contemplerons la gloire de Dieu et non la nôtre. Si notre regard est fixé uniquement sur Jésus, alors tout notre corps sera rempli de lumière. Il faut entrer dans la lumière de Dieu en se laissant guider par lui en apprenant à l’écouter, à ne se fier qu’à lui et non à ses propres forces. Jésus n’a t-il pas dit :
« sans moi vous ne pouvez rien faire » ?
L’auteur de l’épître x Hébreux nous place donc dans les starting-blocks. Notez bien le terme de courir. Il sous-entend l’idée d’empressement mais sans précipitation, cela va de soi. Courir n’est ni une question d’âge ni une question de maturité spirituelle mais une question de volonté et de désir de plaire à Dieu dans l’obéissance en toute chose. Notre témoignage s’ajoute à tous ceux qui nous ont précédés pour former cette immense chaîne spirituelle qui siècle après siècle combat les puissances des ténèbres et rend gloire au Seigneur, jusqu’à ce qu’il revienne. A chacun de discerner ce à quoi il est destiné pour « accrocher » sa vie à cette nuée de témoins, à ces héros de la foi.
Etre un témoin de Christ au milieu de cette génération c’est avant tout être un homme, une femme selon le cœur de Dieu. Et être selon le cœur de Dieu c’est savoir se remettre en question, s’humilier, se repentir, et laisser le Seigneur prendre toute la place. L’apôtre Paul a écrit : « ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi ». Puissions-nous avoir l’audace et la foi de dire ces mêmes paroles.
« Que votre lumière luise ainsi devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres,
et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt.5.16). »
Effectivement, la foi est l’essentiel dans notre course; Paul, l’apôtre disait à Timothée : »J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » II Ti 4: 7 Paul ne met pas en avant son oeuvre sachant que c’est >Christ qui l’a accomplie mais , à la veille de son départ pour la gloire il insiste sur le fait qu’il a gardé la foi et que à cause de cela « désormais la couronne de justice lui est réservée.
Que le Seigneur nous fasse la grâce de ne pas mettre les oeuvres qu’Il nous donne de faire mais la relation de foi qui nous lie à Lui.