– C’est fini … il ne souffre plus … notre frère vient de mourir.
– Mais… mais… ce n’est pas possible ! Pourquoi n’est-il pas venu le guérir comme nous le lui avons demandé ?
– Je ne sais pas Marthe, mais il doit bien y avoir une explication. Et puis, Jésus n’est quand même pas à notre service, tu crois pas ? Oui Marie, je sais, mais quand même, c’était son ami, non ?
– Où vas-tu Marthe ?
– il faut que je prenne l’air, j’étouffe ici dans cette pièce (…) et il m’est difficile de rester là à regarder Lazare gisant sur son lit. C’est trop dur, … vraiment trop dur, excuse-moi ….
Dans ce petit village de Bethanie, à quelques kilomètres de Jérusalem, c’est l’émoi et la consternation. Lazare était connu et aimé de tous. C’était un homme à la force de l’âge, mort trop tôt. Pour ses soeurs la douleur est profonde car les voilà seules désormais à devoir subvenir à leurs besoins. Mais elles savent qu’elles pourront compter sur leurs amis pour les aider et en particulier, sur Jésus et ses disciples. Mais pour l’heure, Jésus n’est pas là en ce jour de deuil.
– Mais où est-il donc ! s’écrie à nouveau Marthe.
Marie n’a pas de réponse à lui donner et elle tente, tant bien que mal de la rassurer, l’apaiser et l’inviter à garder espoir.
Quatre jours ont passé depuis que Lazare a été déposé dans son tombeau. Soudain, en cette belle journée ensoleillée, quelqu’un s’écrie :
– C’est Jésus ! Il est revenu, il est à l’entrée du village avec ses disciples !
A peine cette annonce vient de retentir, que Marthe se précipite vers le lieu dit. Et une fois sur place, elle constate que leur ami est bien là. Jésus l’accueille à bras ouverts d’autant plus qu’il sait ce qui c’est passé et connait l’état d’âme des deux soeurs de son ami. Marthe ne le laisse pas placer un mot et lui dit :
– si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ! Mais je sais que maintenant encore, tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera.
Jésus lui répond : – ton frère ressuscitera.
– je sais, réplique Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
-Alors le Seigneur l’invite à l’écouter à nouveau : – je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra , quand bien même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?
– Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui devait venir dans le monde, répond Marthe. Ces paroles de Jésus lui font oublier un instant son chagrin, car ce qu’il vient de dire est tellement rassurant. Marthe ouvre son coeur en témoignant ce quelle a compris. Pour elle Jésus est plus qu’un faiseur de miracle ou un homme qui parle bien, il est le Fils de Dieu.
Mais au fait, qu’en dites-vous aujourd’hui ? Pensez-vous, croyez-vous comme Marthe que Jésus est le Fils de Dieu ? Et connaissez-vous ce que cela implique que de croire à cela ? Jésus vous invite aujourd’hui à regarder au ciel et à Son Royaume qui un jour viendra, comme Il l’a annoncé lui-même et à plusieurs reprises (vous pouvez le lire dans les Evangiles). Qu’elle paix de se savoir un jour dans la présence de Jésus. Quelle espérance dès ici-bas, et ce quelques que soient les épreuves de la vie et de ce monde, de connaitre cet avenir, que l’apôtre Paul décrit en ces mots :
« j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom.8.38-39).
La nouvelle de l’arrivée de Jésus met en émoi la population d’autant que le Seigneur avait du fuir quelques jours plus tôt parce que ses ennemis avaient cherché à l’arrêter. C’est d’ailleurs à cause de cela qu’il n’avait pu être là aux côtés de son amis Lazare agonisant. Et pour les soeurs ce concours de circonstances les avait privé de sa présence et surtout de son intervention qu’elles auraient tant souhaitée. Car c’est bien ce qu’elle s’étaient certainement dit devant leur frère mourant. En effet, lorsque Marie apprend, à son tour, que Jésus est arrivé, elle lui dit, en pleurs, exactement la même chose que sa soeur Marthe : « si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ! ». Alors Jésus s’émeut et pleure à son tour. Oui il aimait son ami Lazare et, bien qu’il soit le Fils de Dieu, il est aussi un homme qui ressent des émotions. C’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à le prier aujourd’hui encore et lui exprimer sans détour, nos états d’âmes, nos peurs, nos craintes, etc. Jésus nous écoute et nous répond d’une manière ou d’une autre.
– où l’avez-vous mis ? dit Jésus.
– viens, et vois par toi-même, répond Marie.
Aussitôt le bruit couru dans le village que Jésus se rendait au tombeau de Lazare. Ce tombeau avait été creusé dans une paroi rocheuse et quelques marches, taillées irrégulièrement à même la pierre, permettaient de descendre dans une petite pièce où le corps, enveloppé de bandes, avait été déposé. La foule est vite accourue et parmi elle Marthe, qui rejoint alors sa sœur aux côté de Jésus. Ce dernier ordonne qu’on ôte la pierre qui obstruait l’entrée du tombeau.
– Mais … que fais-tu, il sent déjà, cela fait quatre jours qu’il est là !
– Marthe, ne t’ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ?
Des volontaires ôtèrent la lourde pierre laissant apparaître une ouverture peut engageante. Alors Jésus levant les yeux au ciel pria : – Père, je te rends grâce de ce que tu m’as exaucé. Je sais que tu m’exauces toujours mais j’ai parlé à cause de la foule qui m’entoure afin qu’ils croient que c’est toi qui m’a envoyé. A peine eut-il terminé cette prière il s’écria :
– Lazare, SORT !!!!
La stupéfaction se lit alors sur les visages et les regards sont tous tournés vers la sombre ouverture de laquelle jaillit aussitôt un homme, le visage recouvert d’un linge.
– C’est lui, c’est Lazare ! C’est incroyable, mais … oui … ce Jésus est bien le Fils de Dieu !
Pour beaucoup de personnes du temps de Jésus il leur a fallu voir des choses extraordinaires, comme cette résurrection, pour croire. Ce fut en particulier le cas pour l’un des douze disciples, Thomas a qui Jésus, alors ressuscité lui-même après tous jours passé dans on tombeau, a dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jn.20.29).