« Le jour où le Fils de l’homme reviendra, les choses se passeront comme au temps de Noé : les gens mangeaient, buvaient, se mariaient et étaient donnés en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans le bateau. Alors vint le déluge qui les fit tous périr. C’est encore ce qui est arrivé du temps de Lot : les gens mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient. Mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme apparaîtra » (Luc 17.26-30).
Jésus mentionne Lot et Noé dans le contexte de son retour, c’est certainement pour nous avertir sur l’exemple de ces deux hommes. Et leur histoire respective montre deux actions, lesquelles ont été salvatrices pour eux. En effet, pour Noé, Dieu lui demande d’ENTRER dans l’arche. Quant à Lot, Dieu lui demande de SORTIR de Sodome.
La situation au temps de Noé est catastrophique. La société d’alors est violente et corrompue. C’est pour cela que Dieu décide d’éradiquer tout être qui vit et envoie le déluge. Seuls Moïse et sa famille, soit huit personnes en tout, sont épargnées et se sauvent grâce à l’arche construite par le patriarche. Si Dieu épargne Noé, c’est parce qu’il a un coeur droit et craint l’Eternel, probablement aussi son épouse, ses enfants et leurs conjoints.
Pour Lot, la situation est dramatique. Les villes de Sodome et Gomorrhe sont tombées dans des pratiques immorales qui deviennent insupportables pour Dieu. Celui-ci décide de détruire ces deux villes par le feu. L‘apôtre Pierre, dans une de ses épîtres, précise que Lot était « profondément attristé de la conduite immorale de ces hommes débauchés » (v.7). Ce qui signifie qu’il ne devait pas y prendre part. C’est pour cela qu’Abraham, son oncle va implorer Dieu d’épargner son neveu.
Noé et Lot ont donc chacun eu une action à faire, une démarche de foi opposée l’une à l’autre. En effet, l’un entre et l’autre sort. Nous allons voir que spirituellement parlant, ces deux actes sont bel et bien complémentaires et nécessaire pour être sauvé de la destruction de ce monde, tel que Pierre le décrit : « Quant à la terre et aux cieux actuels, ils sont réservés par cette même parole pour être livrés au feu : ils sont gardés en vue du jour du jugement où tous ceux qui n’ont aucun respect pour Dieu périront. (…) Mais le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour-là, le ciel disparaîtra dans un fracas terrifiant, les astres embrasés se désagrégeront et la terre se trouvera jugée avec tout ce qui a été fait sur elle (…) Ce jour-là, le ciel en feu se désagrégera et les astres embrasés fondront » (2Pi.3.7-11).
L’attitude d’entrer de Noé a une application spirituelle pour nous aujourd’hui. Jésus nous demande d’entrer dans la bergerie : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand » (Jean 10:1). Depuis toujours, une foule de gens cherche un passage à travers les religions et les croyances, une autre porte plus facile pour avoir la vie éternelle. Le Christ les appelle voleur et brigand…Comment appelez-vous quelqu’un qui entre chez vous sans passer par la porte et sans votre autorisation ? Mais il parle aussi d’une porte étroite par laquelle il faut entrer pour être sauvé de la colère à venir : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » (Mat.7:14). Franchir cette porte consiste à délaisser, abandonner, renoncer, se décharger ! C’est pour cela qu’elle est décrite comme étroite, parce que ce n’est pas naturel à l’homme de laisser son ego, son moi et de s’humilier devant l’Amour de Christ. « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jac. 4.6). Quant à Lot, il lui est demandé de sortir de Sodome. Les destinataires de l’épître de Pierre doivent trouver en Lot un modèle d’attitude juste devant les infamies qu’ils sont aussi amenés à voir et à entendre. Nous sommes bien ici dans la pensée de Paul : « ne vous conformez pas au siècle présent… » (Rom.12.2). Spirituellement « ne pas se conformer au siècle » est une manière de sortir par une attitude de refus à tout compromis qui irait à l’encontre des exigences de Dieu. C’est ce que nous sommes appelés à avoir comme conduite en tant qu’enfants de Dieu. Et ce n’est pas toujours facile de lâcher des habitudes, de discerner les compromis. « Puisque tout l’univers doit ainsi se désagréger, quelle vie sainte vous devez mener et combien vous devez être attachés à Dieu » (2Pi.3.9).
L’attitude de la femme de Lot, qui, en s’éloignant de Sodome, « regarde en arrière » malgré l’ordre formel de Dieu de ne pas le faire, ne pourrait-elle pas montrer l’importance d’être au clair sur ses priorités et de tenir ferme dans ses choix ! Ce regard était-il un regard nostalgique, un regard d’amertume ou de regret à quitter ce qui avait fait sa vie jusqu’alors ? Son départ n’était-il pas fait à contre coeur, contrairement à Lot qui lui devait certainement languir de quitter ces lieux où il ne trouvait aucun plaisir à demeurer ? Toujours est-il qu’elle le paye de sa vie lorsque Dieu la transforme en statue de sel. Cette attitude de la femme de Lot, n’est pas sans rappeler ce qu’écrit l’apporte Paul aux Philippiens : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ » (Phili.3.12-14).
L’apôtre sait qu’en prenant position, il oubliera ce passé et ses conséquences. Ceci dit, il est évident que l’on ne peut pas effacer de sa mémoire les souvenirs heureux ou douloureux car le cerveau les a enregistrés quelque part dans la mémoire, mais le Seigneur rend possible l’oubli des sentiments provoqués jadis par les expériences et surtout les liens qui nous enchaînaient au péché. Sortir, sur le plan spirituel, c’est aussi montrer de la fermeté dans nos convictions et grandir « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pi. 3.17 et 18).
Après avoir raconté l’histoire de Jésus, les auditeurs posent une question à l’apôtre Pierre : « Que devons nous faire pour être sauvé ? Pierre répond : Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et par beaucoup d’autres paroles, il rendait témoignage et les encourageait en disant : – Sauvez-vous de cette génération pervertie ! » (Acte.2.37).