A Noël, dans les Eglises, on lit les textes de la nativité. Ainsi, nous nous rappelons, année après année, que Jésus-Christ est venu comme tous les hommes. Et comme tous les hommes il a une ascendance. Les évangiles de Matthieu et de Luc en parlent. Mais seul Matthieu mentionne des femmes dans son écrit. Cinq d’entre elles sont donc clairement citées: Thamar, Rahab, Ruth, la femme d’Urie et Marie. La vie de la plupart de ces femmes ainsi que les hommes qui les approchent est édifiante. J’ai envie de dire que c’est une drôle de famille !
La première c’est Thamar. Elle était veuve. Or une loi en Israël spécifiait que si une femme devenait veuve sans avoir eu d’enfant, c’est le frère du défunt qui devait la prendre sous son toit pour donner une descendance à son frère. Juda, son beau-père, lui propose donc un autre de ses fils. Celui-ci refuse de lui donner des enfants. Son attitude est condamnée par Dieu qui retranche cet homme de la terre. Thamar est veuve pour la seconde fois. Juda lui propose d’attendre que son cadet, soit plus grand pour le lui donner en mariage. Mais les années passent et Tamar se rend compte que Juda, son beau-père, veut gagner du temps et n’a pas l’intention de lui donner son dernier fils. Elle décide donc, par des moyens détournés, de lui faire remplir ce devoir qui incombe à sa famille car elle se sent victime d’une injustice et elle veut y remédier à sa manière. Thamar se déguise donc en prostituée pour tromper son beau-père. Celui-ci lui fait un enfant sans le savoir. L’intention de Thamar, qui veut que la loi de Dieu soit honorée, est louable mais nous pouvons en contester la manière. En effet, pour Tamar, la fin justifie les moyens.
La seconde femme qui est nommée c’est Rahab. Rahab est une prostituée de métier. Elle est donc cataloguée parmi les femmes de mauvaise vie. Mais prostituée n’est pas synonyme de débilité. Rahab a de la suite dans les idées. On dirait aujourd’hui d’elle qu’elle est opportuniste ! L’histoire raconte que des espions Juifs viennent chez elle, pour trouver le meilleur moyen de permettre à leur armée de prendre la ville de Jéricho. Quoi de plus facile pour s’introduire dans la ville que d’aller frapper à la porte d’une prostituée qui les laissera entrer sans aucun problème. Et Rahab, leur propose un ‘dil’. C’est donnant-donnant ; – je vous cache, je vous laisse regarder, si vous m’épargnez lorsque vous viendrez détruire la ville. Et comme elle est loin de perdre le nord, elle dit aux espions : « donnez moi l’assurance que vous laisserez vivre mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et tous ceux qui lui appartiennent, et que vous nous sauverez de la mort » (Josué 2.13). La foi de Rahab a été honorée, car elle fut la seule survivante avec les siens de la destruction de Jéricho. Suite à cela, elle fut adoptée par le peuple d’Isarël et épousa l’un d’entre eux. D’où son nom dans la généalogie de Jésus-Christ.
La troisième femme s’appelle Ruth. Et à l’inverse des deux premières, Ruth est une femme très sérieuse, vertueuse et presque parfaite. Elle est étrangère d’un pays voisin d’Isarël : le pays de Moab à l’Est. Son histoire nous est racontée dans un livre de la Bible qui porte son nom. C’est une merveilleuse histoire d’amour, comme on les aime tous, mais qui commence très mal. En effet, Ruth perd son mari très jeune, sans enfant. Lorsque sa belle mère, Naomie, qui est Juive, décide de rentrer au pays, Ruth l’accompagne. Elle avait vu en sa belle mère le témoignage de ce que Dieu pouvait faire, et particulièrement donner la force et la consolation dans les épreuves et les souffrances. Naomie avait perdu son mari et quelques années plus tard ses deux fils, dont le mari de Ruth. Et Dieu va honorer la foi de Ruth au delà de ses espérances. Elle va trouver un mari, et avec lui la stabilité et un avenir au travers d’enfants qui béniront cette union. Boaz, son mari était le fils de Rahab, la prostituée de Jéricho.
L’avant-dernière femme est nommée au travers de son mari. Matthieu parle de « la femme d’Urie ». Cette femme s’appelait Baath-Schéba et son mari était un militaire de carrière sous les ordres du roi David. Bath-Schéba est une très belle femme qui habitait non loin du palais du roi. Et un soir, alors que l’armée était au combat, David, insomniaque, l’aperçoit de sa terrasse, en train de prendre son bain. Le roi remarque sa beauté et la veut immédiatement. Sa position royale lui permettait tout ou presque et il en profite. Il fait venir cette femme dans ses appartements et l’oblige à coucher avec lui. Il sait que c’est la femme d’un de ses meilleurs soldats. Cette nuit là Bath-Schéba devient enceinte. Pas question pour David que sa faute soit connue. Alors il fait revenir en toute hâte son mari, pour l’obliger à aller vers sa femme de manière à ce que l’enfant soit reconnu d’Urie et non de lui. Mais c’était sans compter sur la sensibilité de ce militaire qui refuse de prendre du plaisir alors que ses collègues sont en train de guerroyer. David n’a pas d’autre solution à ses yeux que de faire tuer Urie pour prendre Bath-Schéba sous son toit. Un péché en entraîne souvent un autre. Les conséquences de l’adultère et du meurtre seront dramatiques : la mort de quatre fils de David et la division du royaume, si chèrement gagné par ses guerres, en deux parties: celui du Nord (Israël) et celui du Sud (Juda).
Nous arrivons à la dernière des cinq femmes de la généalogie. C’est Marie qui va vivre une expérience qu’aucune autre femme n’a vécue avant elle et ne vivra après elle : être enceinte sans connaître d’homme. C’est peut-être pour cela que sa parente Elisabeth, à qui elle rend visite, lui dit : « Tu es bénie parmi les femmes et l’enfant que tu portes est béni « (Lc.1.42). Alors je pense à Joseph qui apprend que sa fiancée est enceinte. Il sait que ce n’est pas de lui d’où son souhait de rompre avec elle mais secrètement. Secrètement parce que si cela se sait, Marie risque la lapidation d’après la loi de Moïse. C’est donc une preuve d’amour de Joseph envers Marie. Mais il a fallu en même temps une délégation d’anges pour convaincre Joseph de la garder auprès de lui. « Ne crains pas de prendre avec toi, Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit. Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Mt.1 :20.
Marie sait qu’une grâce lui est faite et elle comprend, elle aussi, que cet enfant aura une mission extraordinaire. Elle le montre clairement par des termes si profonds exprimés dans un cantique qu’elle compose pour la circonstance : « mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur ».
Conclusion :
Nous avons bien compris que par la vie de toutes ces femmes, Matthieu montre que pour Dieu il n’y a pas de favoritisme. Tout en condamnant des situations scandaleuses, et des conditions particulières, Dieu continue d’aimer le pécheur. Ainsi il accueille Thamar qui n’a pas fait confiance en Dieu. Il accueille Rahab, qui était une prostituée et une étrangère, il accueille Bath-Schéba qui a été victime d’harcèlement sexuel, il accueille Ruth en honorant sa foi, et choisit Marie, juive, fiancée à Joseph de la famille de David, qui portera le saint enfant. Alors que la condition de la femme n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, Dieu les honore en faisant inscrire ces cinq dans la généalogie de Jésus-Christ.
Lorsque nous donnons notre vie à Jésus, car il nous faut un jour décider de le faire, il nous fait héritiers de son Royaume. Nous entrons ainsi dans cette généalogie composée de tous les enfants de Dieu, nés, non d’une femme, mais par la foi en Jésus-Christ seul. « A tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, Dieu leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ». Alors, Croyez au Seigneur Jésus et vous serez sauvé !!!