Qui Suis-je ?

Qui suis-je pour être là ? Qui suis-je pour faire ceci ou cela ? Ai-je les compétences requises ? Ne nous sommes nous pas un jour interrogés de la sorte ? N’y a t-il pas derrière ces questions une prise de conscience face aux responsabilités confiées ? Ces légitimes interrogations alimentent bien souvent un stress, lequel peut-même devenir insupportable jusqu’à stopper un élan et éloigner d’un véritable appel. 

C’est ce qui a bien failli arriver à Moïse. Alors qu’il se trouve dans le désert, il reçoit la visite de Dieu lui-même qui lui confie une mission : faire sortir son peuple de l’Egypte et de l’asservissement de Pharaon. Et sa première réaction a été : « Qui suis-je, moi, pour aller trouver le pharaon et pour faire sortir les Israélites d’Egypte ? » (Ex.3.11). L’interpellation de Moise suit une certaine logique. En effet, pour les égyptiens Moïse est hébreux et pour les hébreux on se méfie de lui parce qu’il a été élevé dans la sagesse des égyptiens.Il est entre l’enclume et le marteau, entre deux cultures, deux nationalités, deux identités, deux peuples. Et pourtant c’est bien l’homme de la situation. Dieu le sait. 

Quarante ans plus tôt, Moïse avait ressenti le besoin d’aider ses frères hébreux alors qu’il était un prince d’Egypte (Act.7.23-29). « Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main ; mais ils ne comprirent pas » (Act.7.25). Mais ce n’était pas encore le temps de Dieu. Il lui faudra attendre quarante ans. Quarante ans de solitudes, peut-être même de frustrations, d’incompréhension et de doutes. Quarante ans qui pouvaient anéantir les rêves et les envies les plus solides. Mais Dieu veille, en silence. Quarante ans d’une réalité, qui ne saurait être déshonorante, faite de petits pas qui mis bout à bout font émerger une construction solide, et désormais prête à devenir le bras armé de Dieu : « Je serai avec toi. Voici pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir le peuple d’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne » (Ex.3.12). 

Si nous sommes encouragés par l’environnement médiatique et la culture de la réussite ambiante à penser que réussir nécessite des compétences de super-héros, des moyens colossaux et des façons de faire extraordinaire, aux yeux de Dieu il n’en est rien parce qu’Il choisit et place des hommes et des femmes qui acceptent d’être eux-mêmes et qui n’hésitent pas à lui dire : « qui suis-je ? » Mais au delà de cette interpellation, ils peuvent être assurés d’être sur la bonne voie. Celle-ci commence par un petit pas, mais qui chaque jour fixe à nouveau un cap, tout aussi inconnu que ceux qui ont précédé, et qui ainsi de proche en proche gravit les pentes qui mènent au sommet ! Et dans ce parcourt terrestre que Dieu destine à tel ou tel pour son oeuvre, qu’il n’oublie pas ces paroles de l’apôtre Paul : « Par la grâce de Dieu, je suis, ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine » (1Co.15.10).

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