Nicodème, le combat d’une nouvelle naissance ! (2/3)

La peur de prendre position

Dans l’article précédent, nous avons vu comment Nicodème, malgré la peur du qu’en dira-t-on est allé rencontré, de nuit, Jésus.
Aujourd’hui, lisons la suite de son aventure : Jn.7.40-51

Contexte :
L’ambiance est aux réjouissances. A Jérusalem on célèbre la fête des tabernacles. C’est le dernier jour et Jésus se fait remarquer par des discours exceptionnels. « Celui qui croit en moi des fleuves d’eau vive couleront de son sein… »
Et comme à chaque fois les propos de Jésus divisent la foule. Certains croient qu’il est un grand prophète, d’autres disent qu’il est le Christ et d’autres s’interrogent… « Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule ». Aujourd’hui encore la Bible, parce qu’elle est la Parole de Dieu, engendre ces mêmes réactions.

Nicodème se trouve confronté à une situation pour la moins délicate et qui pourrait bien, s’il ne prend pas garde, le trahir… car, nous n’aurons pas de peine à le voir, il semble que la première rencontre avec Jésus a touché notre héros…
Que se passe t-il ?
On assiste à un rassemblement des responsables de l’époque : huissiers, principaux sacrificateurs et Pharisiens. Je rappelle que Nicodème est un Pharisien.
Les huissiers sont mis en accusation. Ils sont soupçonnés d’avoir, comme la foule, été touchés par les paroles de Jésus. En effet, leur rôle, leur mission eut été d’agir avec fermeté contre Jésus en le faisant arrêter sous prétexte d’un désordre de rue… Mais ce prétexte n’est que le coté visible de l’iceberg. Le dessous reste caché mais il apparaît petit à petit. En effet, Jésus dérange particulièrement les pharisiens qui posent cette question : « est-ce que vous aussi vous avez été séduits ? » et de poursuivre comme s’il y avait une suspicion de traîtrise parmi eux : « Y a-t-il quelqu’un de chez les chefs ou des Pharisiens qui ait cru en lui ? ».
Le problème majeur des Pharisiens vient du fait que Jésus leur fait de l’ombre parce que la foule n’a d’yeux que pour lui et des oreilles que pour sa bouche. Ils se rendent compte qu’ils perdent jour après jour un peu plus de leur autorité pour ne pas dire de leur autoritarisme sur le peuple. Car les paroles de Jésus non seulement les instruisent sur les choses de Dieu, mais les libèrent de l’asservissement religieux engendré par la rigidité des Pharisiens à interpréter et faire appliquer les lois, généralement à leur dépens. Au début de son évangile Jean écrit que Nicodème va à la rencontre de Jésus « de nuit ». Nous comprenons pourquoi cette discrête démarche. En effet, Nicodème connaissait parfaitement la position de ses collègues et il a eu raison de s’en méfier s’il voulait lui-même pouvoir en savoir plus. La Question des collègues de Nicodème : « y a-t-il quelqu’un de chez les chefs ou des Pharisiens qui ait cru en lui ? » laisse apparaître la haine contre celui qui répondrait par l’affirmative. Mais ils ne pensaient pas si bien dire…parce que Nicodème se trouve, timidement encore, dans cette situation…Et le voilà maintenant confronté à une opposition de la part de ses collègues qui a le mérite d’être claire et nette.
Il sait que Jésus n’a rien fait de mal et que c’est la haine et la jalousie de ses collègues qui animent cette volonté de le faire taire.
Nicodème aura t-il assez de cran et de courage pour prendre la défense de Jésus ? Prendra-t-il le risque de perdre son job et d’être rejeté par la classe des Pharisiens puissante et influente à cette époque ? On devine chez lui un combat terrible : le combat pour une nouvelle naissance.
La réponse est non. Mais il va user d’un stratagème et quelque part retomber sur ses pieds sans pour autant se mettre à nu.
En effet, Nicodème constate une injustice et il renvoie ses collègues à leurs propres paroles concernant la loi, lorsqu’ils on accusé la foule, faible à leurs yeux, d’être maudite. Cette loi, ils la connaissent sur le bout des doigts…

Alors, dit Nicodème, si vous connaissez si bien la loi vous devez savoir que notre loi ne condamne pas un homme avant qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il a fait. Nicodème ne fait pas autre chose que de prendre la défense de Jésus.
Mais il se garde bien d’avouer que lui, il a eu le courage et l’humilité pour le rencontrer et le questionner… Car Nicodème a commencé à se séparer de ses collègues lorsqu’il est venu voir Jésus quelques temps auparavant.
Et cette séparation est inévitable et va devenir indispensable et publique pour son propre épanouissement spirituel… Nicodème a pris la défense de Jésus sans pour autant dévoiler sa foi naissante. Le premier entretien qu’il avait eu, de nuit avec Jésus a porté du fruit dans son cœur. Toutefois Nicodème a eu peur de prendre position. Il n’était pas encore prêt à s’afficher publiquement comme disciple de Jésus-Christ.

Peut-être vous reconnaissez-vous dans cette attitude. Vous avez compris que Jésus n’est pas n’importe quel homme. Vous avez compris que sa mort sur la croix a des conséquences directes dans votre vie. Vous avez compris que Jésus peut vous pardonner et vous réconcilier avec Dieu votre créateur. Oui vous avez compris tout cela mais vous ne pouvez pas encore le témoigner parce que vous avez peur de ce que l’on pourrait penser de vous. Vous avez peur d’être rejeté et moqué. Demandez alors à Dieu qu’il augmente votre foi. « La foi vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend vient de la Parole de Dieu ».

Petit à petit, jour après jour, avec l’aide de Dieu, vous gagnerez du terrain sur votre peur. Et un jour tel un papillon sorti de son cocon, vous vous envolerez pour témoigner de tout ce que Dieu aura fait dans votre cœur. C’est ce qui va se passer pour Nicodème.

Nous le verrons dans le dernier article publié le 5 avril prochain.

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